50 ans de femmes EPFL

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50 ans d’EPFL, c’est aussi 50 ans d’histoire des femmes et de leur représentation dans les études supérieures. Le 8 mars, l’EPFL Alumni et le Bureau de l’égalité ont célébré la Journée internationale des droits des femmes, au Rolex Learning Center.

50 ans d’EPFL, c’est aussi 50 ans d’histoire des femmes et de leur représentation dans les études supérieures. Le 8 mars, l’association des Alumni EPFL et le Bureau de l’égalité ont célébré la Journée internationale des droits des femmes, au Rolex Learning Center.

Au travers du regard de cinq générations de femmes diplômées EPFL, c’est l’histoire de la présence des femmes dans la technique et les métiers de l’ingénierie qui était retracée vendredi dernier. En ouverture, Leila Ojjeh, Directrice de EPFL Alumni a donné un aperçu du chemin parcouru. Si en 1969 seules 2 femmes figuraient parmi les 143 diplômés de l' école polytechnique récemment fédéralisée, 50 ans plus tard, le visage de l’EPFL a bien changé et s’est féminisé. En 2018, 420 diplômées sont sorties de l’école qui compte désormais une moyenne de 29% d’étudiantes parmi ses effectifs. Une distribution qui varie cependant de manière assez importante entre les filières.

Le corps professoral tend également vers davantage de diversité, avec entre 13% et 28% de représentation féminine. La tendance devrait se poursuivre, étant donné que les femmes professeures représentent actuellement un bon tiers des recrutements pour ce type de postes. Comme l’a souligné Martin Vetterli, Président de l’EPFL et membre de la SATW, la tendance est positive mais en comparaison internationale, « la Suisse a encore du retard à rattraper ». Parmi les mesures à mettre en oeuvre, il plaide pour un changement d’image de certaines professions techniques où les femmes sont encore sous représentées, comme dans l’informatique notamment, afin qu’elle soit plus en phase avec ce que ces métiers sont aujourd’hui.

Barbara  Haering, membre du conseil des EPF a de son côté plaidé pour des mesures beaucoup plus volontaristes et pro-actives en termes de leadership, de changements structurels, de mesures de soutien. Elle a finalement invité les femmes à prendre leurs responsabilités et à revendiquer haut et fort la place qui leur revient.

Table ronde

En 50 ans, ce n’est pas seulement l’infrastructure de l’EPFL qui a profondément changé, mais également le contexte social. Les cinq alumnae invitées pour l’occasion ont témoigné des changements qu’elles ont vécu, de leur histoire et de leur parcours de vie, sur les plans à la fois personnels, académiques et professionnels. Modérée par Myret Zaki, rédactrice ne chef du magazine économique Bilan, la table ronde a fait intervenir les femmes suivantes:

  • Irina du Bois (CH’70, Alumni Award 2016), Présidente de la Fondation Pierre du Bois pour l’histoire du temps présent
  • Laure de Trentinian (MA’85, Alumni Award 2014), Head of Academy and Innovation, Marketing and Sales, Airbus Defence & Space
  • Leila Schwery Bou-Diab (CH’99), VP Value Chain Management, Johnson & Johnson            
  • Claudia de Rham (PH’01, Alumni Award 2017), Professor of Theoretical Physics, Imperial College London
  • Anne Mellano (GC’12), Co-Founder & Vice-President of Operations, Bestmile

Les échanges entre les participantes ont donné lieu à de belles discussions.  Selon Laure de Trentinian « Plus on aide les autres, plus ils nous aident. » a-t-elle rappelé en soulignant l’importance de l’entraide et du mentoring dans le développement des carrières féminines. Un thème cher à la SATW, notamment au travers de son programme SwissTecLadies à destination des jeunes filles. Leila Schwery Bou-Diab rejoint Barbara Haering qui souhaite que les femmes prennent clairement position pour leur cause: « Quand on n'affirme pas clairement ce que l'on veut, on ne va pas être entendue. ». La persévérance serait-elle la clé du succès? L’audience a en tout cas apprécié l’exemple d'Anne Mellano et de ses co-diplômées de la promotion 2012 de la filière génie civile, un domaine où les femmes sont encore clairement minoritaires: « Dans notre volée, en première année nous étions 7 filles sur 170. La différence c’est qu’à notre cérémonie de remise de diplômes nous étions toujours 7 filles…mais sur 50. »

Quid de l’avenir?

En clôture de la soirée, la parole a été donnée à des étudiant.e.s et professeures qui font bouger le campus et la société afin de partager leurs domaines d’action et leur vision du futur. Plusieurs associations d’étudiantes qui s’engagent pour la promotion des femmes au sein de l’EPFL ont présenté leurs activités. Elles témoignent de l’actualité du sujet et de la volonté de faire avancer le thème de l’égalité. Un beau présage pour l’avenir.