Lancement du «Réseau d’autodétermination numérique» national

12:44

L’événement s’est produit le 11 mai 2021. Le «Réseau d’autodétermination numérique» national a été officiellement lancé dans le cadre d’un événement virtuel. Les quatre organisations fondatrices – le Direction du droit international public du DFAE, l’Office fédéral de la communication, le site Swiss Data Alliance et la SATW – ont présenté l’objectif et le sens du réseau et établi un premier contact avec la communauté.

L’événement a eu lieu le 11 mai 2021. Le «Réseau d’autodétermination numérique» national a été officiellement lancé dans le cadre d’un événement virtuel. Les quatre organisations fondatrices – le Direction du droit international public du DFAE, l’Office fédéral de la communication, le site Swiss Data Alliance et la SATW – ont présenté l’objectif et le sens du réseau et établi un premier contact avec la communauté.

Ils étaient environ 90 à avoir accepté l’invitation adressée spécifiquement aux personnes ayant déjà participé à l’initiative. Entre les mondes de l’administration, de la société civile, des sciences et de l’économie, le panel rassemblé offrait une belle mixité.

Crucial pour l’interaction de la société, de l’économie et de la politique

Les représentants des quatre organisations fondatrices ont tout d’abord présenté les motivations qui ont présidé à la création du réseau: pour Roger Dubach, ambassadeur et vice-directeur de la Direction du droit international public au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), la numérisation est un sujet d’importance stratégique, car l’espace numérique devient de plus en plus incontournable dans les interactions internationales. Thomas Schneider, ambassadeur et vice-directeur de l’Office fédéral de la communication, travaille depuis un certain temps sur la gouvernance de l’internet et voit dans ce réseau une excellente opportunité de faire avancer la question. Selon Esther Koller, secrétaire générale a.i., la SATW cherche notamment à promouvoir la mise en place d’espaces de données fiables dans différents secteurs afin que la société puisse mieux exploiter le potentiel des données. André Golliez, président de la Swiss Data Alliance et membre de la SATW, souhaite également que l’on tire davantage profit des données en Suisse – en accordant toujours une place centrale à l’autodétermination. Le réseau contribue par ailleurs à la création d’espaces de données fiables en Suisse.

Appel à la collaboration

Après le lancement, l’objectif est de construire des espaces de données fiables tout en respectant l’autodétermination numérique. Toutes les parties intéressées sont appelées à le faire, car le réseau n’a de valeur qu’avec des membres et vit de la participation de tous. La collaboration est cruciale et nos données sont un bien commun dont nous devons prendre soin. Il doit être possible de concilier innovation et protection des données.

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Des conditions-cadres adéquates sont essentielles

Selon Roger Dubach, beaucoup d’éléments tournent actuellement autour de ce qu’on appelle des trade-offs – comme dans le cas de la pandémie de coronavirus, par exemple, il s’agit de mettre en balance l’intérêt public et la vie privée. La question est donc de savoir si l’énorme potentiel des données peut être utilisé socialement et économiquement sans que la liberté individuelle soit trop restreinte ou que la crainte d’une utilisation abusive et d’une dépendance soit trop importante. Il est donc indispensable de mettre en place des conditions-cadres appropriées qui créent les incitations pertinentes et de la valeur ajoutée.

L’autodétermination numérique associe niveaux individuel et collectif. Comment devenir des citoyens actifs ayant une vue d’ensemble et un contrôle sur nos propres données? Des espaces de données fiables sont une condition préalable essentielle, sachant qu’un ensemble plus vaste, où l’autodétermination numérique peut être mise en œuvre, est une nécessité. Celui-ci devrait s’appuyer sur les quatre principes de base du Réseau d’autodétermination numérique: 1. Confiance et transparence, 2. Contrôle et partage autodéterminé, 3. Espaces de données fiables et 4. Décentralisation et proximité.

Traitement de la mise en œuvre

L’autodétermination numérique est déjà ancrée dans divers documents stratégiques de l’administration fédérale. Une fois le réseau officiellement lancé, il n’est pas question de se perdre dans des concepts, mais plutôt de passer à la phase de mise en œuvre et d’établir des espaces de données fiables. Mais pour y arriver, il faut d’abord créer la confiance et développer les compétences sur une base interdisciplinaire, car l’autodétermination numérique doit être réalisée dans tous les secteurs.

Pour Thomas Schneider, il s’agit, pour y parvenir, de faire appel aux bonnes personnes. C’est le but du réseau, qui se veut une plateforme d’échange pour les experts, mais aussi pour les autres parties intéressées souhaitant approfondir leur formation et s’entraider pour progresser. Il est en principe ouvert à tous ceux qui s’identifient à son objectif et veulent y participer. Parallèlement au réseau national, un réseau international est mis en place.

«Les valeurs analogiques dans la transition numérique»

Quatre activités du réseau

Après le discours liminaire, quatre femmes issues de différents secteurs ont présenté leur intérêt et leur interprétation de l’autonomisation numérique. En collaboration avec quinze partenaires de l’industrie et de la recherche, Christine Legner, de l’Université de Lausanne, dirige le Competence Center Corporate Data Quality (CC CDQ) et développe des modèles de référence ainsi que des outils pour la gestion des données (d’entreprise). La question clé est de savoir comment passer des silos de données aux données partagées. Les relations bilatérales en matière de données sont inefficaces; une interaction de nouveaux types de services et de plateformes est souhaitable. On ne peut pas construire un espace de données sur une planche à dessin – il faut du temps, l’envie d’expérimenter et une coopération entre tous les acteurs. Les principaux défis consistent à développer des services simples, de haute utilité et de grande valeur, à concevoir des plateformes de données en conséquence et à utiliser les effets de réseau dans ce processus.

Catherine Pugin a montré comment le canton de Vaud, dont elle est déléguée au numérique, entend construire une politique générale des données basée sur différents piliers: un juste équilibre entre l’utilité et la valeur des données, la confiance dans la numérisation, les compétences individuelles, la sensibilisation et l’éducation. Tout un chacun devrait en fin de compte profiter des avantages de la numérisation. Cela exige de tous les acteurs un travail collectif. De nombreuses questions sont encore sans réponse, mais divers projets sont déjà en cours – par exemple la numérisation de l’enseignement dès le jardin d’enfants.

Cofondatrice d’ICON et directrice de Trust Valley, un partenariat public-privé pour la confiance publique, Lennig Pedron est une spécialiste de la cybersécurité et des technologies de pointe. Selon elle, la mise sur pied d’écosystèmes de données revêt un grand intérêt économique. Trust Valley promeut la confiance numérique mondiale et opère à travers huit domaines d’application et huit technologies. De nombreux projets pilotes sont déjà en cours, dont plusieurs sont de nature exploratoire. Il s’agit de fournir un laboratoire expérimental ouvert, de tester de nouveaux modèles commerciaux et, ce faisant, de garantir la transparence. Un nombre croissant de start-up au bénéfice d’une large expertise se créent dans ces domaines.

Stefanie Auge-Dickhut, du Business Engineering Institute de Saint-Gall, effectue des recherches sur la modélisation des écosystèmes et leur interconnexion. Elle est responsable du centre de compétences «Smart Citizen», au sein duquel elle développe de nouvelles solutions d’interaction entre les autorités et la population, identifie les acteurs pertinents et donne la parole aux citoyens. Une question centrale est de savoir comment les services innovants de demain doivent être conçus et quels sont les besoins du public. Leur étude sur les tendances, intitulée «Smart Citizen», montre que notre comportement d’achat change radicalement, notamment avec Google et Amazon, et que nous ne sommes pas du tout en mesure de gérer nos données, bien qu’il soit de plus en plus important de le faire.

Projets pilotes innovants pour des solutions de gouvernance durable

La manière dont la gouvernance doit être conçue et dont les données conservées de façon sécurisée et fiable dépend principalement des données elles-mêmes. Les écosystèmes sont très différents, mais il existe certains modèles. Ils devraient tout d’abord être établis au niveau régional, puis croître. On peut ainsi déterminer à petite échelle quels partenaires sont nécessaires pour quel écosystème. Il existe en Suisse d’excellentes start-up qui devraient avoir la possibilité de réaliser des projets pilotes innovants. Cela requiert un cadre pour l’ensemble du développement et la certitude qu’il perdurera.