A l’occasion du International Women in Engineering Day (#INWED20), nous sommes allés à la rencontre d’Emmanuelle David. Mentor lors de la première édition du programme Swiss TecLadies, elle est aujourd’hui Executive Manager du EPFL Space Center (eSpace). Dans cette interview, elle nous parle de sa carrière et de son engagement pour encourager les jeunes filles à se lancer dans les métiers techniques.
Parlons un peu de votre parcours. A quand remonte votre passion pour l’espace ?
Depuis que je suis enfant, j’ai toujours voulu construire des fusées. Petite, je ne comprenais pas vraiment la différence que l’on faisait entre les hommes et les femmes au niveau des métiers. C’est en avançant dans mes études et ma carrière que j’ai vraiment réalisé que les femmes étaient minoritaires dans le secteur de l’aéronautique et du spatial.
Une carrière qui vous a permis de voyager ?
Oui, j’ai fait mes études en France et en Allemagne, avant de rejoindre les Etats-Unis pour le compte de l’Agence Spatiale Européenne à Washington. Je suis ensuite retournée en Allemagne, en France et enfin en Suisse, chez RUAG Space. Jusqu’à l’an dernier, j’étais en charge de l’intégration des coiffes de fusées sur les lanceurs Ariane 5 et VEGA en tant que Launch Campaign Manager, ce qui m’a amené à voyager régulièrement jusqu’en Guyane pour suivre les lancements.
Pourquoi avoir rejoint le programme Swiss TecLadies en tant que mentor ?
J’aurais aimé pouvoir bénéficier d’un programme comme celui-ci quand j’étais plus jeune. Professionnellement, j’ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin quelques personnes qui m’ont beaucoup apporté, surtout au début de ma carrière. C’est un moment où on doit apprendre beaucoup de choses et on a besoin de coaching. Il me tient donc à cœur d’encourager les jeunes à mener à bien leurs projets, qu’il s’agisse de filles ou de garçons d’ailleurs. Je pense qu’on ne devrait pas avoir à faire de différence dans les métiers. Ensuite, en tant que femme ingénieure, c’est vrai que l’on manque de modèles, ce sont principalement des hommes. Alors, si je peux aider les jeunes filles à se projeter dans un métier technique, je le fais avec plaisir. D’ailleurs je me suis à nouveau inscrite comme mentor cette année. Le programme est génial, c’est une super opportunité pour les jeunes filles.
A quoi ressemble votre quotidien professionnel aujourd’hui ?
Avec mon équipe, je coordonne les activités spatiales à l’EPFL. J’encourage les projets en lien avec l’espace au sein des laboratoires de recherches, j’établis des contacts avec l’industrie et les agences spatiales. Nous gérons aussi le mineur en technologie spatiale, le seul de Suisse, et soutenons des projets étudiants comme par exemple la Spacecraft Team, la Rocket Team, Growbothub de l’EPFL ou l’association Space@YourService.
Quel rôle peuvent selon vous jouer les journées comme le International Women in Engineering Day (#INWED20)?
Je pense que ces journées sont importantes pour donner de la visibilité aux métiers techniques. Il faut que les gens se rendent compte des possibilités et prennent conscience des opportunités que ces carrières sont aussi pour les femmes !
Un conseil que vous donneriez aux jeunes filles qui s’intéressent à un métier comme le vôtre ?
Je leur dirais de rester curieuses, de ne pas avoir peur de tester des choses, de voyager et de faire leur propres expériences.
Edith Schnapper, Chargée de projet Promotion de la relève - Suisse Romande, edith.schnapper(at)satw.ch, 044 220 50 26