Technology Outlook 2019: Comparaison internationale

11:00

Le diagramme à quatre quadrants montre l’importance relative des différentes technologies pour la Suisse. En revanche, il ne livre pas d’informations sur leur importance pour d’autres pays européens. Il faudrait pour cela recueillir et rechercher les données pertinentes pour tous les pays souhaités, du moins pour les principales technologies, ce qui représenterait une tâche immense et difficilement réalisable.

Le diagramme à quatre quadrants montre l’importance relative des différentes technologies pour la Suisse. En revanche, il ne livre pas d’informations sur leur importance pour d’autres pays européens. Il faudrait pour cela recueillir et rechercher les données pertinentes pour tous les pays souhaités, du moins pour les principales technologies, ce qui représenterait une tâche immense et difficilement réalisable.

Afin de jeter malgré tout un regard au-delà de nos frontières et rendre possible une comparaison d’ordre international, nous avons utilisé un outil de l’entreprise LinkAlong, startup de l’EPFL spécialisée dans l’analyse intelligente et personnalisée de big data. LinkAlong utilise comme base de données les réseaux sociaux tels Twitter, Instagram et Facebook ainsi que les sites web qui y sont référencés: pour le Technology Outlook 2019, nous avons analysé les tweets et les posts des comptes officiels de 1300 établissements européens de l’enseignement supérieur. Afin de n’inclure que des sources possédant une forte crédibilité, nous avons délibérément restreint notre analyse aux canaux de communication officiels des établissements, excluant les communications de leurs membres individuels. Les données livrent donc un aperçu des préoccupations actuelles du monde universitaire: dans quels pays et avec quel degré d’intensité quelles technologies sont-elles discutées? Cet aperçu ne permet toutefois pas de conclusions directes quant à la portée économique de ces technologies.

Si l’on compare la Suisse à ses pays voisins, de nettes différences apparaissent. En Suisse, les thèmes dominants sont les «drones» et la «blockchain». La Suisse est aujourd’hui considérée comme «Silicon Valley des drones», une réputation corroborée par ce nombre élevé de posts sur les réseaux sociaux. Et pourtant, dans le diagramme à quatre quadrants, la technologie des drones rate de peu le top 10 des technologies en termes de compétences en Suisse. Cela est probablement dû au fait que les activités de recherche sont limitées principalement à quelques établissements de l’enseignement supérieur. Ces établissements semblent toutefois être très bien positionnés à l’international, sans quoi la bonne réputation de la Suisse dans le domaine des drones demeurerait inexplicable. Les établissements suisses de l’enseignement supérieur ont créé différents centres consacrés au thème de la «blockchain»; l’EPFL et l’ETH Zurich ainsi que les universités de Bâle, Lucerne et Zurich sont très actives dans ce domaine.

Loin derrière, on trouve la «photovoltaïque», l’«analyse de big data» et les «véhicules automatisés». Les technologies les plus discutées sur les réseaux sociaux sont donc principalement des technologies pour lesquelles les auteur(e)s du Technology Outlook identifient en Suisse une compétence de recherche élevée: les quatre technologies qui réunissent le plus de posts se trouvent dans les deux quadrants supérieurs. Seuls les «véhicules automatisés» se situent dans le quadrant des «espoirs technologiques».
En Allemagne, en revanche, outre la «blockchain» ce sont les thèmes de l’«e-mobilité» et des «véhicules automatisés» qui dominent. Ce constat coïncide avec la perception publique de l’orientation industrielle du pays et l’importance élevée de son industrie automobile. En France, la discussion est dominée par l’«analyse de big data», la «blockchain», les «machines apprenantes», les «villes intelligentes» et les «véhicules automatisés». En Italie et en Autriche aussi, l’«analyse de big data» et la «blockchain» dominent le débat universitaire, suivis de loin par les «drones», les «machines apprenantes» et les «concepts de mobilité» pour l’Italie, et les «bâtiments intelligents», la «réalité augmentée» et les «véhicules automatisés» pour l’Autriche. Au Royaume-Uni, la majorité des tweets et des posts est consacrée à l’«analyse de big data», suivie de la «réalité augmentée», la «blockchain», les «drones» et les «machines apprenantes». Une image toute différente apparaît pour les Pays-Bas et la Suède. Aux Pays-Bas, tout comme en France, au Royaume-Uni et en Italie, la thématique «analyse de big data» occupe la première place. Mais, à l’exception de la «blockchain», les places deux à cinq sont occupées par des technologies qui ne suscitent généralement que peu d’intérêt dans les autres pays, à savoir les «concepts de mobilité», la «photonique» et les «drones». En Suède, les technologies les plus fréquemment mentionnées se distinguent nettement de celles des autres pays européens. Sans surprise, les «villes intelligentes» arrivent en tête: en 2017, Göteborg a remporté pour la deuxième fois le titre de «most sustainable city in the world» du Global Destination Sustainability Index.

En outre, des diagramme circulaires ont été créés pour la Suisse, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède. Ils illustrent par pays tous les posts mentionnant l’une des 37 technologies du Technology Outlook 2019 publiés au cours de la période du 1er janvier au 31 décembre 2018.

L’analyse des posts sur les réseaux sociaux officiels des établissements de l’enseignement supérieur ne permet pas de conclusions directes quant à la portée économique d’une technologie. Mais elle reflète de manière directe et actuelle les activités de recherche des établissements et permet des déductions quant à leurs axes thématiques majeurs. L’existence de bases solides en matière de recherche universitaire a probablement des répercussions favorables pour la réussite économique. Cette approche est passionnante et prometteuse, même si sa validation demande encore du temps.